Mail en PARTAGE aux Arditi, Forestier et consorts...

Souvenez-vous,

Votre époque était belle Mesdames et Messieurs les artistes pro-Hadopi,
et vous lanciez alors des pavés sur les forces de l'ordre et dressiez des barricades.
Cheveux et plumes dans le vent, vous vous faisiez les chantres, les poètes, les comédiens d'un âge nouveau. Votre « petite entreprise », vous vous l'êtes faite sur ce joli fond de commerce.

Mais, aujourd'hui, à l'heure où vous pensez que vos revenus indécents sont égratignés, aujourd'hui où vous vous trouvez à l'abri du besoin, bien à l'aise avec un compte en banque qui ferait rêver nombre de smicards et de nouveaux pauvres, vous avez perdu votre mémoire ou votre mémoire vous a semés en chemin, de succès en succès, allez savoir...
Vous l'avez travestie pour une poignée d'euros.

Si vous ne gobiez pas tous les mensonges que vous racontent vos maisons de disque, vous sauriez que le téléchargement vous enrichit et qu'un « pirate » achète plus que tout autre personne.
Il vous donne à manger, souvenez-vous de ça dans vos cocktails privés avec vos amis producteurs et ministres .
Souvenez-vous aussi un peu à qui vous devez le petits fours et le champagne qui coule à flot et vous retrouverez peut-être le chemin de votre mémoire, allez savoir...

Vous sauriez aussi que télécharger et partager favorise la création artistique.
Cela vous effraie-t-il? Vous vous accrochez désespérément à votre place, à vos privilèges?
Vous, les parvenus, la nouvelle noblesse artistique, les petits barons, les nouveaux roitelets, Trembleriez-vous donc à ce point devant la vague puissante et libre de l'internet?
Le désir de découvrir, de partager, de rendre possible un accès à la culture libre et gratuit vous terrifie-t-il à ce point?

Et vous encouragez au flicage de tous les internautes et de vos fans sur internet?
A la surveillance? A la délation?
A durcir les lois si nous n'obéissons pas?
Vous nous traitez de 'Pétainiste'?
Nous qui avons bu vos paroles et écouté vos chants si tard dans la nuit.

Souvenez vous longtemps de vos propos et lorsque vous serez sur scène à dénoncer l'Injustice, à chanter l'Amour, l'Amitié, l'Entraide, n'oubliez pas alors de baisser la tête.
Et baissez-la du côté gauche pour que l'on se souvienne encore de quel bord politique vous vous réclamez.

Nous avions la gauche caviar, et nous voilà avec la gauche collabo.
Qu'allons-nous encore supporter plus longtemps?

Mais vos masques tombent enfin,
et loin des feux de la scène
un étrange sourire cupide et sinistre
vous éclaire

Vous les hommes de gauche,
les bras droits des puissants...

James Climent