vendredi 14 janvier 2011

Dossier conf' de presse

Paul est venu à ma rescousse. Il me fait comprendre qu'il n'est pas bon de prendre exemple sur les petits esprits au langage contrefait : la langue française se respecte. Il a donc amélioré le texte ci dessous. Merci à toi, Paul.

Tout beau tout chaud : voici le dossier de la conférence de presse d'aujourd'hui.
J'espère qu'il va faire son effet, qu'après sa lecture des orgies seront organisées à ciel ouvert, et que les bars refuseront tous les non-fumeurs de France et de Navarre.
Et puis aussi, qu'il y aura du cognac au p'tit déj'

Premier recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme concernant le partage de fichier Peer to Peer.

Dans le cadre du procès initié par la SACEM et la SDRM m'accusant d'avoir pillé leur répertoire et suite à ma condamnation prononcée par la justice française à 20000 euro de dommages et intérêts, je porte cette affaire, accompagné par mon avocat maître Nicolas Gallon, devant la Cour européenne des droits de l'homme. Maître Nicolas Gallon a déposé un recours devant cette cour.
Cette action est motivée par l’injustice vécue durant toutes ces années de procès où la SACEM et la SDRM se sont acharnées sur mon cas avec tous les moyens à leur disposition.
Avant toute chose, je me suis informé pour savoir si j'avais fait du tort aux artistes, et j'ai découvert au fur et à mesure que, grâce au téléchargement et au partage, je favorisais plutôt la création artistique et que je n'étais rien de moins qu'un consommateur potentiel.
Les conclusions que j'en tire sont évidemment très éloignées des intérêts des puissants groupes qui m'ont attaqué et des vues de nos gouvernants sur le sujet, tentant de lever le voile de nos aveuglements ordinaires, de nos résignations quotidiennes qui nous font croire que rien ne peut vraiment changer et que nous sommes impuissants.
Ni pirate, ni soumis.....


Cette action en justice me paraît tout à fait nécessaire, des lois dangereuses et insultantes sont entrées en vigueur en France : l'Hadopi, la Loppsi. Il est à présent nécessaire de désobéir à ces lois, et de continuer, par tous les moyens, à favoriser le téléchargement et le partage de fichiers


Par cette action en justice, je souhaite rendre possible un débat large, respectueux et riche de sens. Il est temps que le public et les artistes se réconcilient, et il faut outrepasser les mensonges en tous genre des industries culturelles . Il est temps de reconsidérer la rémunération et le droit d'auteur, de le répartir plus justement de manière à ce que tous les créateurs puissent en vivre correctement.
L'accès à la culture doit être impérativement accessible à l'ensemble des internautes, voir même gratuit pour toutes celles et ceux dont les moyens financiers ne sont pas suffisants
Il n'est pas question de révolution ici, juste d'évolution, dans le respect de chacun.
La France vit depuis des siècles dans des lambeaux de souvenirs des droits de l'homme dont elle a été "le pays" . C'est à chaque citoyen de lui rendre sa dignité. Nous savons bien que nous ne pouvons plus à présent compter sur aucune vieille formation politique. Alors oui, nous devons nous approprier l'espace numérique et remettre au goût du jour les valeurs que nos anciens ont payées au prix de leur vie : liberté, partage, entraide.

Ce sont ces valeurs là qui ont fondé nos sociétés, en serons-nous les garant ou les laisserons-nous entre les mains des gens de pouvoir quel qu' il soit? Tout l'enjeu est ici, nous avons aujourd'hui la possibilité de changer les choses. Soyons sages, désobéissons.

Plusieurs études indépendantes et de qualité démontrent que les internautes téléchargeant musiques et films étaient d'une part les plus gros consommateurs de produits culturels (*1 et *1a) mais encore, que cet acte favorisait la création artistique dans sa globalité (*2).
Il est utile de s'interroger sur la rémunération effective des créateurs si nous considérons comment est réparti l'argent de la vente d'un produit culturel entre les différents intervenants:
Pour exemple sur un CD à 20 euro (*3) en schématisant:
• presque 9 euro vont aux maisons de disques, soit plus de 50% du prix hors taxes,
• un peu moins de 4 euro sont destinés à la distribution (magasin, grossiste, etc.),
• légèrement plus de 3 euro sont reversés aux artistes et interprètes, dans le meilleur des cas,
• environ 1 euro rémunère le droit d'auteur,
• plus de 3 euro vont finalement à l'état au titre de la TVA.
Informé de ce type de répartition, peut-on considérer que ce sont les personnes téléchargeant et partageant de la musique qui tuent la création artistique ?
Il faut y ajouter à cela la très mauvaise gestion des droits que la SACEM collecte pour les redistribuer normalement aux musiciens. Dans une lettre que la SACEM adressait en 2008 à ses sociétaires où on peut constater que sur 120 000 inscrits, 80 000, soit les deux tiers, ne percevaient aucune rémunération (*4).
Vient ensuite la question des produits culturels, excessivement chers, et donc inabordable pour la plupart d'entre nous.
Ces produits, livres, CD, DVD, places de cinéma, etc. continuent d'être extrêmement chers, souvent inabordables pour la plupart d'entre nous, alors que les bénéfices engrangés par les industries culturelles et les sociétés d'ayants droit sont loin d'être en chute libre. Et, pour exemple, une fréquentation record des salles de cinéma en France en 2009 (*5) ainsi que la courbe du chiffre d'affaire toujours croissante d'Hollywood (*6).

Ainsi, poussé par la nécessité de m'informer face aux accusations dont j'ai fait l'objet, s'est forgée en moi une conviction: celle que l'on prenait le citoyen et internaute lambda pour une intarissable vache à lait.

On pourrait s'arrêter à ce constat, tellement accoutumés que nous sommes à remplir les caisses des banques, colmater les faillites, éponger les crises… mais la situation devient de plus en plus grave. Sous couvert de vouloir sécuriser l'internet via l'HADOPI et la LOPPSI, le gouvernement français actuel, avec l'appui massif des industries culturelles, se propose tout simplement de contrôler notre façon de nous informer, de nous exprimer, en peu de mots: notre façon d'être.
Leur seule ambition est que nous restions de sages consommateurs suffisamment anesthésiés pour accepter, chaque jour un peu plus, des lois traînant tout un peuple dans la honte et la peur. Est-ce bien là pourvoir au bien commun? L'état remplit-il ses obligations?
Ici, ce gouvernement allié aux industries hypothèque nos vies et celles des générations à venir.
Voilà pourquoi je mène cette action en justice devant la cour européenne des droits de l'homme.
Je nous crois capables d'évoluer, et de tendre vers des sociétés respectueuses, dignes et fraternelles.

Je milite aujourd'hui pour une licence globale universelle et solidaire financée par:
1. les fournisseurs d'accès à internet,
2. les constructeurs de matériel informatique, à quelque niveau que ce soit,
3. les internautes disposant d'un abonnent internet,
4. les états, en garantissant à leurs citoyens l'accès à la culture, particulièrement pour les plus démunis auxquels serait assuré une gratuité.
Sur cette base, nous injectons un principe de solidarité universelle avec, pour unique objectif de promouvoir et de garantir l'accès à la culture et à la connaissance pour tous.

*1: Étude de l' Université de Rennes
*1a: En Hollande, le Peer-to-Peer est bon pour la société.
1b Crise de l'industrie musicale : les vrais chiffres
*1c Les chiffres du piratage à nouveau contestés par des experts
*2: Étude Harvard
*3 Prix des CD : où va votre argent
*4 Lettre sociétaire de la SACEM n73
*5 Fréquentation cinéma français an 2010
*6 Hollywood boom

ps : article à pirater largement.

Mes vœux en partage, of course.

James

3 commentaires:

  1. Il reste d'espérer qu'il y a de la volonté politique de voir et d'interpréter à leur juste valeur les points sur les i que vous mettez par ce texte. Bravo!!!

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  2. Cher ami, bonjour et toutes mes félicitations! Vous avez raison et je vous encourage. N'oubliez surtout pas de mentionner devant la cour européenne les taxes pour copie privée que l'on paie à l'achat de cd, dvd, et tout autre matériel audio. Ces taxes sont iniques et assimilées à du vol pur et simple puisque les majors font tout pour que cette copie privée soit rendue impossible.
    Cordialement,
    Arianne

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  3. Une récente étude anglaise (je ne sais plus qui est son auteur) a déterminé que la durée idéale du droit d'auteur devrait être fixée à 8 ou 9 ans. Passé ce délai, l'œuvre est déclarée 'domaine public'. J'adhère à 100% a cette étude.
    Je ne vois pas comment la production d'œuvre cinématographique, musicale ou autre puisse être stimulée en versant des droits d'auteur aux héritiers du chanteur, de l'auteur, du comédien, etc.

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